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Source text - French FAUT-IL METTRE EN PLACE DE NOUVELLES RÉGULATIONS ?
Les crises, nous l'avons montré au début de cet ouvrage, sont inhérentes au système capitaliste. Il serait donc vain de prétendre empêcher leur répétition au fil des cycles financiers. Il est important, en revanche, de mettre en place les régulations qui permettent d'amortit ces convulsion cycliques.
Pour ce faire, il faut d'abord mieux maîtriser le levier de l'endettement au sein du système bancaire lui-même. Il s'agit d'exercer un contrôle plus vigilant sur le l'accroissement du volume des crédits, qui entraîne l'ensemble des agents économiques dans une spirale d'endettement liée à une hausse à terme insoutenable du prix des actifs.
Pour éviter ce dérapage, il faut contraindre les banques à se doter d'une couverture en capital plus importante et surtout modeler cette contrainte en fonction de la dynamique des cycles financiers. C'est ce qu'on appelle se doter de « provisions pour risque systémique », que les banques devraient constituer dans la phase euphorique du risque, c'est à dire de provisions contra-cycliques qu'eelles ne font pas spontanément, bien au contraire.
Quand tout va bien, les superviseurs bancaires doivent imposer aux banques de se garantir contre d'éventuels retournements de situation. Il faut les obliger, lorsque la valeur des actifs tend à augmenter beaucoup plus vite que le capital, à mettre du capital en réserce au lieu d'accroître le levier. Au lieu d'être une fonction croissante de l'expansion des actifs, ce qui provoque l'effet boule de neige qui conduit à la crise, le levier de l'endettement doit être une fonction décroissante, ce qui adjuste l'expansion du crédit à la progression des capacités de l'économie.
Une régulation contraignante doit donc obliger les banques à augmenter leurs provisions en fonction même de la croissance du crédit. Elles pourront ainsi tirer sur ces provisions lorsque le besoin s'en fera sentir dans la séquence de décrue.
Ce coussin préventif renvoie au caractère endogène de la crise. Ce sera aux banques centrales qui ont la charge d'assurer la stabilité financière de faire respecter cette obligation en permanence. Parce que la stabilité financière n'est pas contenue dans la stabilité des prix, elle doit être un souci permanent des banques centrales en plus du contrôle de l'inflation. Mais il est impossible de bien poursuivre deux objectifs avec un seul instrument, le taux d'intérêt. C'est pourquoi, ces provisions dynamiques pour risque systémique constituent un second instrument que l'on peut appeler macro-prudentiel à finalité contra-cyclique.
À partir de la désinflation des années quatre-vingt, s'est imposée en même temps que l'indépendance des banques centrales, une doctrine dite monétariste qui stipulait que la seule mission de la banque centrale était de garantir la stabilité des prix. Or, non seulement la stabilité des prix ne stabilise pas la finance, mais elle conduit les agents privés à prendre plus de risques et elle entraîne des taux d'intérêt plus bas et plus stables, ce qui encourage le développement du crédit. Donc, si la stabilité de la valeur de la monnaie est inapte à prévenir les mouvements erratiques de la finance, il faut inventer un autre outil qui soit compatible avec une économie de marché.
La provision de capital dynamique imposée à toutes les banques est ce second outil de régulation macroéconomique qu'il reviendra aux banques centrales de faire respecter et qui garantira banques contre le risque d'aveuglement quand elles surfent sur une vague d'euphorie.
Une deuxième règle s'impose qui sera difficle à mettre en oeuvre. Il faut exclure les échappatoires et mettre un terme à l'arbitrage réglementaire. Les banques, en effet, ont aujourd'hui la latitude d'arbitrer leurs risques réels et leurs obligations réglementaires en recourant massivement aux dérivés de crédit. Elles peuvent ainsi, échappant aux contraintes réglementaires, mener des opérations de leviers de crédit dans des domaines qui ne sont pas régulés. Toutes les banques du marché, y compris les hedge funds qui ne sont pas considérés comme des banques mais qui en ont la structure, doivent être soumises aux mêmes contraintes que les banques commerciales. Il faut donc que toutes les banques aient à constituer du capital en face de tout type de crédit, qu'il soit au bilan ou qu'il apparaisse dans des positions hors bilan où les leviers peuvent être énormes. Les mêmes régulations portant sur les garanties en capital doivent donc s'appliquer à l'ensemble des opérations bancaires, qu'il s'agisse d'opérations de marché en mark to market, c'est à dire des positions évaluées sur la base de leur valeur sur le marché, ou de prêts standards.
C'est une nécessité qui découle de l'expérience. Cette règle n'aura de valeur et d'efficacité que si elle est internationale. Il ne sera pas aisé de l'imposer dans une négociation internationale, tant les Anglo-saxons ne sont pas prêts à abandonner certains dogmes libéraux.
Le plus important est néanmoins d'obtenir une normalisation des places offshore. Si ces dernières ne sont pas soumises aux mêmes règles que l'ensemble des places financières où se décident les opérations qui donnent lieu à des positions qui sont ensuite transférées dans les places offshore, les autres réformes seront bien vaines ! C'est le principal enjeu du débat sur les nouvelles réglementations. Si les dirigeants des grands pays interdisent d'envoyer dans des places offshore des actifs qui ne correspondent pas à la légalité – ou, plus exactement, ce qui sera défini comme la nouvelle légalité –, les places offshore seront naturellement asphyxiées si elles ne se conforment pas à la norme commune.
Translation - English Do we need new regulations?
As we pointed out in Chapter One, crises are inherent to the capitalist system, so it would be pointless to try and stop them from repeating themselves in financial cycles. However, it is important that regulations be implemented to reduce their impact.
To that end, it is vital to have better control of leverage in the banking sector itself. This means tracking growth in the volume of loans with more vigilance, since it draws all economic actors into a spiraling debt related to an increase in the price of assets that is unsustainable in the long run.
To avoid this, banks should have to hold more extensive capital reserves, and most of all adapt it to the financial cycle dynamics. This is called ‘systemic risk provision’, which banks ought to make during the euphoria phase—that is to say contra-cyclic provisions that they most certainly do not make spontaneously.
When everything is fine, supervising authorities have to force banks to guarantee themselves against possible difficulties in the future. When the value of assets tends to increase much faster than capital, they should have to increase capital reserve instead of increasing leverage. Debt leverage, rather than being an increasing function of asset expansion—which leads to snowballing and eventually to a crisis—should be a decreasing function, so that credit growth matches the economy's capacities.
Restrictive regulations must thus oblige the banks to increase their capital reserve as a function of credit growth. Restrictive regulation thus needs to be implemented to make banks tie their capital reserve to credit growth. This will allow them to fall back on their reserves when necessary.
This safety net relies on the endogenous nature of the crisis. As they are responsible for financial stability, it will be up to central banks to make sure this obligation is upheld consistently. As financial stability is independent of price stability, the central banks must keep it in check constantly, in addition to controlling inflation. However, this can’t be achieved using the interest rate alone. This is why variable reserves are needed as a second counter-cyclical macro-prudential instrument.
With the hyperinflation of the 1980s, a new monetarist doctrine came to the forefront, along with the independence of central banks. Monetarism considers the sole aim of the central bank to be to guarantee price stability. However, not only do stable prices and a stable financial system not come hand in hand, but price stability encourages greater risk-taking and leads to lower, more stable interest rates, and so to the growth of credit. So if a stable monetary value does little to prevent financial instability, we need another tool that is more compatible with a market economy.
The imposition of variable capital reserves is that second macroeconomic regulatory tool, which central banks will have to enforce. It will protect banks against the unforeseen when they get carried away by euphoria.
A second rule is needed, which will be difficult to enact. It is imperative that loopholes be closed, putting an end to regulatory arbitrage. As things stand, banks can limit regulatory burden on their true risk by using massively credit derivatives. This allows them to sidestep regulation by using leverage in unregulated areas. All money market banks, including hedge funds, which are not considered banks but which have the same structure, must be subjected to the same rules as commercial banks. Therefore, all banks must be obliged to back all types of credits with capital, whether or not it appears on the balance sheet—in the latter case, leverage use can be very extensive. The same regulations must be applied to all banking operations, whether they are mark-to-market operations, that is operations assessed according to market value, or standard loans.
This necessity is demonstrated by past events. This rule will be of no use unless it is multilateral. It will be difficult to impose the rule in international negotiations, as Anglo-Saxon countries aren't ready to give up on certain aspects of liberal doctrine.
The top priority is to ensure that offshore locations apply the same regulations. If they are not held to the same rules as other financial centers, where investments are organized before being transferred offshore, all this reform will have been in vain. And that is the major issue in the debate over new regulations. If the leaders of large countries forbid the transfer of assets which aren't in line with regulations, or, rather, to what should be the new regulations, to offshore locations, those offshore financial centers will be starved if they do not comply with international rules.